Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.
Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4) Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A95L (Dolby Vision sombre) Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar Max (Dolby Atmos), SVS SB-4000
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ŒUVRE - Les traumatismes de la guerre
Le Japon se remet à peine de la Seconde Guerre mondiale qu’un péril gigantesque émerge au large de Tokyo… Godzilla ! Koichi Shikishima, pilote rongé par la culpabilité, voit là l’occasion de racheter sa conduite pendant la guerre.
Malgré sa modestie de production (un budget de $15 million), ce grand film de monstre à échelle humaine qui retourne aux sources de la saga parvient à humilier le MonsterVerse hollywoodien (hors son tout début). Hommage rétro à l’épisode fondateur de 1954 et blockbuster endeuillé, ce 37e volet (et 5e opus de l’ère Reiwa) récompensé d’un Oscar des meilleurs effets visuels aborde la culpabilité du survivant ainsi que l’héroïsme du quotidien alors même que le spectacle, profondément pacifiste et se souciant de la reconstruction, ne fait aucunement l’impasse sur le cahier des charges du bon kaijū eiga qui se respecte. La créature titanesque, métaphore des traumatismes de la guerre et de la puissance destructrice de la bombe atomique, s’en donne ainsi à cœur joie lors de séquences de destruction superlatives. Hail to the King !
« L'avenir de ce pays est entre nos mains. »
IMAGE - La terreur venue des mers
Issu d’une captation numérique 6K finalisée en 4K lors de la post-production, ce transfert UHD Dolby Vision approuvé par Takashi Yamazaki en personne piétine son homologue HD malgré une poignée de plans sous-marins où de la postérisation persiste.
La compression est plus solide (le fourmillement ne s’invite plus lorsque la poussière recouvre les lieux de l’action), l’apport de définition est réellement significatif (même lors des nombreux plans composites qui sont forcément plus doux), les détails fins gagnent en netteté (les textures de la peau et des vêtements) et la légère patine faussement argentique se profile avec plus de finesse.
La palette colorimétrique « sourde » (les teintes grises et brunes prédominent) élaborée par Kōzō Shibasaki bénéficie d’une mise en valeur de ses rares primaires (le bleu profond de l’océan), de certaines de ses secondaires (l’herbe verte sur l’ïle d’Odo, l’orange vif des explosions) et de sa carnation (en meilleure santé puisque plus chaleureusement pigmentée). Quant aux contrastes, magnifiquement naturels, ils captent un surplus de précision permettant une lisibilité accrue dans la pénombre (cf. la toute première apparition de Godzilla) et un éclat rehaussé des sources lumineuses (le rayonnement solaire, le bleu turquoise des épines dorsales du lézard géant), en outre bien mieux écrêtées (les filaments de l’ampoule dans la pièce de vie de Koichi).
Sur le 3e disque (le second Blu-ray), la version Minus Color, variante noir et blanc méticuleusement traitée image par image de Godzilla Minus One, vous attend… Avec ses contrastes saisissants où lumières aveuglantes et ombres menaçantes soulignent le désespoir de la situation, cette transformation monochromatique évoquant indéniablement les films de montres d’antan (surtout que la granularité y est plus marquée) va bien au-delà de la simple nostalgie qu’elle provoque. Une renaissance en nuances de gris qui, de par une atmosphère graphique autrement plus austère où la fumée se remarque mieux, amplifie le traumatisme tacite d’une nation, déborde d’émotions brutes (puisque dépouillée de ses couleurs) et montre un Godzilla plus terrifiant que jamais. En somme, une expérience différente dont la beauté obsédante est restituée dans toute sa dureté par un master HD (1080p/24) quasi exemplaire.
SON - La rage de vivre
D’une agressivité extrême (en présence de Big G) et d’une immersivité absolue, cette bande-son Dolby Atmos qui écrase tout sur son passage exprime ses intentions dévastatrices dès les premières secondes…
La dynamique est titanesque, les canaux aériens sont exploités avec autant d’intelligence que de générosité (l’avion de Shikishima, les rugissements de Godzilla, la pluie tombant sur les toits, les éclaboussures d’eau), la spatialisation horizontale s’illustre de manière étendue (le bruit des vagues, les mouvements de foule), les dialogues sont parfaitement restitués même lorsque la créature sème le chaos autour d’elle (notamment à Ginza), la musique d’ambiance aux sonorités percutantes de Naoki Satō (où le thème légendaire d’Akira Ifukube fait de notables apparitions) retentit avec une formidable fidélité et les basses, qui auraient néanmoins pu creuser plus profondément encore, n’en restent pas moins véhémentes (le pas lourd et le souffle atomique du kaijū).
CONCLUSION - Gojira ga kita !
Après le drame catastrophe Shin Godzilla, cet opus produit par la société Tōhō pour célébrer le 70e anniversaire de son kaijū vedette est un grand spectacle émotionnel qui, sur support 4K Ultra HD (des prestations A/V full Dolby qui n’ont rien de minus), procure des sensations encore plus monstrueusement spectaculaires. Avec sa force destructrice et ses valeurs humaines, nul doute que l’outsider s’est imposé face à la grosse machinerie industrielle US !
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Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia
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